Juin - Vêtir ceux qui sont nus
Tu as changé mon deuil en une danse, mes habits funèbres en parure de joie (Ps 29, 12)
L’homme aujourd’hui, se retrouve souvent nu. Nu devant ses faiblesses, devant son propre péché et donc devant Dieu ; mais nu aussi devant les autres, devant la société qui le juge. Par conséquent celui qui est nu est souvent celui qui a perdu sa propre dignité de personne humaine à cause de la pauvreté ou de la perte d’un travail qui lui l’ont dévêtu de sa propre essence. Nous le voyons particulièrement chez les populations victimes de la guerre ; à cause d’elle elles ont dû tout abandonner ; leur propres maisons, leurs familles, leur travail, afin de s’enfuir loin des conflits et des persécutions. C’est cela, aujourd’hui, la nudité qui frappe des milliers de migrants qui fuient le Moyen Orient pour chercher une nouvelle espérance de vie, mais qui pensent aussi retrouver le chemin de leur maison une fois le conflit terminé. Ils sont plus de 1,5 millions ceux qui, contraints par la crise qui sévit en en Syrie et en Irak à abandonner leurs maisons, ont pu trouver refuge en Jordanie. Le Saint–Père a voulu leur offrir une dignité nouvelle, en les revêtant de la possibilité d’exercer un nouveau travail, pour se reconstruire eux-mêmes ainsi que leurs familles. Il s’agit du projet : « Le Jardin de la Miséricorde » qui sera effectué auprès du Centre sainte Marie de la Paix à Amman, par la Caritas Jordanie.
La parcours de l’homme, de la naissance à la mort, est à l’enseigne de la nudité. La vie en effet commence avec la nudité et se termine dans la nudité. La nudité dans l’Ancien Testament, est habituellement le signe de la perte de la dignité humaine et donc de l’expérience de la propre limite existentielle. Mais le Seigneur, Dieu de miséricorde et riche en grâces, qui prend soin de sa créature créée à son image, fournit à l’homme et à la femme des tuniques de peaux et les en revêt. Dieu les aide à couvrir leur fragilité, en montrant par ce geste qu’il est Père et qu’il prend soin de ses enfants pour toujours. Les tuniques de peaux sont l’image de la promesse d’un futur retour à la vraie dignité de fils de Dieu. Revêtus des vêtements de fils de Dieu, nous sommes à notre tour appelés à vêtir ceux qui sont nus, non pas en donnant aux pauvres des vêtements usés ou passés de mode mais en leur donnant ce que nous avons de plus beau, en les revêtant de la même charité avec laquelle le Christ nous a revêtus. Vêtir ceux qui sont nus signifie donc promouvoir la personne humaine dans son intégralité.
« Combien de fois j’ai pu entrevoir le Christ dans la personne des pauvre ! Nous devons les traiter comme nos patrons » St. Luigi Orione